Un homme et une femme se sont aimés, beaucoup, longtemps, intensément. Ils ont alors fait comme tout le monde, ils se sont mariés, ils se sont installés, et puis voilà, ils ont été arrachés l'un à l'autre par les mauvaises forces de la passion. Deux ans après, les voici à nouveau réunis pour le dernier acte de leur séparation, celui du jugement de divorce. La nuit tombée, hasard ou coïncidence, ils se retrouvent dans l'intimité du bar de l'hôtel qu'ils connaissent très bien pour y avoir passé de nombreuses nuits extraordinaires. Seuls dans ce lieu familier, rempli de souvenirs, ils s'interrogent, se contredisent, se confient, se répètent, sans doute pour profiter de ces derniers instants ensemble, et ainsi reculer la fin inéluctable de leur histoire.
Qui sont Anne et Michel? Pourquoi se sont-ils aimés? Pourquoi se sont-ils séparés? Anne et Michel, ce pourrait être chacun de nous, en proie à nos désirs, nos colères, nos doutes, nos espoirs, nos désespoirs... La mise en scène épurée et moderne de " La Musica Deuxième", mêlée à l'écriture singulière de Marguerite Duras, dépeint avec finesse l'âme humaine, sa complexité, sa nostalgie et ses tourments.
Dans ce style si particulier chez l’écrivaine, les mots sont comme des coups ou des caresses : directs, simples, justes, violents, beaux, sublimes… Une interrogation sur le désastre que produit parfois le temps sur ce qui fût le plus sacré, le plus fort, que l’on croyait inaltérable…
Dix ans après leur création, Corinne Mariotto et Francis Azéma reprennent ce spectacle qu’ils voudront sans mémoire. Une patine peut-être, pas plus. Ne jamais refaire ce qui a déjà été fait, laisser le texte les modifier, les envahir. Trouver de nouvelles choses, se laisser surprendre…
Avec Corinne Mariotto et Francis Azéma
Mise en scène Francis Azéma
Représentations Vendredi 7 & Samedi 8 avril à 20h
Ouverture des portes 19h30
Le 28 septembre 1984 Bernard Pivot reçoit Marguerite Duras en direct dans sa célèbre émission Apostrophes. Un moment unique à propos duquel l’écrivain dira : « On était retourné au premier état de la relation humaine, celui de la curiosité de l’autre ». Sur le plateau une table, deux fauteuils, des livres, des fiches. Assis là, enveloppés dans une lumière franche, un comédien et une comédienne une heure durant vont interpréter cette rencontre et partir à la recherche de la qualité de cet échange. Ce spectacle donne accès à la parole singulière, étonnante, émouvante et parfois choquante de Marguerite Duras. Ecouter les mots de Marguerite Duras, c’est peut-être aussi entendre ce qu’elle n’a pas écrit, ou comprendre autrement ce que nous avons lu.
Alain Vircondelet, écrivain et universitaire, est certainement de tous les chercheurs qui se sont penchés sur la vie et l’oeuvre de Marguerite Duras, le pionnier des études durassiennes en France. Premier étudiant à l’avoir fait étudier en Sorbonne (1970), auteur de la première monographie publiée sur l’écrivain (Seghers, 1972), auteur de la première biographie publiée en France et dans le monde, (Bourin /Julliard, 1992), directeur de deux Colloques internationaux de référence (Cerisy-la-Salle et ICP), Président d’honneur de l’Association Marguerite Duras fondée en 1997, et Président du prix Marguerite Duras, composé d’un jury d’exception, il lui a consacré pas moins de six ouvrages. Il est également le biographe reconnu d’Albert Camus (Prix Méditerranée de l’Essai, Fayard), de Saint-Exupéry (Prix Paris-Match, Fayard), de Séraphine de Senlis (Prix Bel Ami et Grand Prix de la Ville de Limoges, Albin Michel), de Françoise Sagan (Flammarion), de Charles de Foucauld (Le Rocher), de Blaise Pascal(Flammarion) et d’Arthur Rimbaud (Le Rocher). Tous ses travaux sont traduits en plusieurs langues.